Gecko (animal)
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Gekkonidae
Rhacodactylus ciliatus (diplodactylinae)
Classification classique
Règne
Animalia
Classe
Reptilia
Ordre
Squamata
Sous-ordre
Sauria
Famille
Gekkonidae
Le nom vernaculaire gecko désigne l'ensemble des lézards de la famille des Gekkonidae. Ce nom provient du Malais « Gekoq », qui est une onomatopée correspondant au cri d'un gecko indonésien.
Les grands types de lézards divergent au niveau du sous-ordre. Ainsi se retrouvent sous le terme de lézard les geckos, les iguanes, les caméléons, les varans…
En revanche, c'est dans la famille des lacertidés que l'on trouve les animaux généralement qualifiés de lézard en langage courant.
Histoire, origineLa famille des geckonidés remonte à 50 ou 60 millions d'années, et descend des ardéosaures du Jurassique.
Initialement originaire d'Asie (où l'on trouve le plus primitif des membres de cette famille encore en vie, l'
Aeluroscalabotes felinus ou gecko chat), les geckos se sont répandus à travers tout le globe en colonisant en grand nombre de biotopes.
On les rencontre maintenant dans à peu près tous les pays et sous tous les climats, à part les pôles.
Milieu, mode de vie Les geckos ont colonisé de nombreux biotopes, et se sont adaptés (en tant que famille) à des conditions de vie très variées. L'espérance de vie d'un gecko est en moyenne de treize à quinze ans, mais peut aller jusqu'à vingt ans ou descendre jusqu'à trois ou quatre ans pour certaines petites espèces.
Milieu La plus grande part des geckos se rencontrent dans les pays tempérés ou chauds, fréquemment dans des milieux humides (forêts primaires, forêts tropicales humides). On en trouve malgré tout dans des milieux semi-arides (pourtour de la Méditerranée, par exemple), voire dans les déserts. On en rencontre également qui vivent en altitude jusqu'à 2000 mètres, avec des conditions climatiques parfois extrêmes (neige).
Modes de vie Les geckos sont majoritairements nocturnes et arboricoles. Cependant, certains sont diurnes, et/ou terrestres, voire semi-aquatiques. Il est à noter que de nombreux geckos cumulent plusieurs modes de vies (terrestre et arboricole, nocturne avec une activité le matin ou le soir, voire ponctuellement en journée).
Les geckos nocturnes présentent une pupille à fente verticale, similaire aux yeux des chats, et les diurnes présentent une pupille ronde.
Parmi les arboricoles, de nombreux geckos disposent de setae sous les pattes, des coussinets adhérents leur permettant de grimper sur la plupart des surfaces, même verticales (voire de tenir à l'envers).
Particularités anatomiques Les geckos sont des squamates, c'est à dire que ce sont des reptiles qui muent à intervalle régulier. Par rapport aux autres reptiles, ils présentent quelques spécificités :
la grande majorité des geckos ne possèdent pas de paupière mobile. Les yeux sont protégés par une écaille transparente (comme chez les serpents) ;
la plupart des geckos arboricoles présentent des lamelles adhésives sous les pattes, qui leur permettent de grimper sur toutes les surfaces, y compris les plus lisses. Ils peuvent ainsi marcher sur un plafond sans problème. Les forces d'adhérence de leurs pattes sont si grandes qu'un seul doigt peut soutenir le poids complet de l'animal. Elles sont dues uniquement aux forces de van der Waals** entre les sétules, minuscules poils du bout des pattes et la structure sur lequel le gecko marche.
De nombreuses espèces peuvent émettre des sons, en général des claquements ou des petits cris puissants ;
De façon corollaire, ils possèdent une très bonne ouïe, supérieure à celle de la plupart des autres lézards.
Du point de vue de la taille les geckos sont de petits reptiles. Les plus grands dépassent de peu les 30cm (
Uroplatus fimbriatus, les grands Rhacodactylus et Phelsuma) et le plus petit connu fait moins de 2cm à l'état adulte (
Sphaerodactylus ariasae).
Reproduction
Les geckos mâles sont pourvus d'hémipénis, c'est-à-dire de deux pénis semi-rigides logés à la base de la queue. Ils utilisent l'un de ces hémipénis pour féconder la femelle. L'accouplement peut durer de quelques minutes à quelques heures, mais la moyenne se situe plutôt autour d'un quart d'heure.
Chez de nombreuses espèces, le mâle immobilise la femelle durant l'accouplement, généralement en la mordant au niveau de la nuque – ce qui peut parfois entrainer des blessures chez les espèces ayant une peau fragile comme les
Phelsuma.
La plupart des espèces sont ovipares, c'est-à-dire qu'elles pondent des œufs, mais quelques-unes sont ovovivipares et laissent les œufs se développer dans leur corps (ceci est l'apanage des espèces vivant dans des milieux froids, où les œufs auraient peu de chances de se développer).
Les pontes sont souvent précédées d'une période de jeûn, car les œufs compriment les voies digestives. Selon les espèces les femelles pondent sur ou dans le sol, ou encore sur un support comme une plante ou une branche. Chez certaines espèces les œufs sont collés au support, et il est impossible de les déplacer sans les briser.
Les œufs sont en général pondus par deux, et ce de deux à plus de six reprises au cours de la saison chaude.
Les œufs peuvent avoir une coquille dure ou molle. Au delà d'un certain développement, un retournement de l'œuf cause la mort de l'embryon qui est fixé à la coquille.
L'incubation est de durée très variable, allant de moins d'un mois à quatre mois selon les espèces. Cette durée varie également en fonction des conditions climatiques, et en particulier de la température externe.
Il est à noter que chez certaines espèces le sexe des petits est conditionné par la température d'incubation. Il existe pour ces espèces une température pour laquelle on obtient autant de mâles que de femelles. Au dessus (ou en dessous selon les espèces) la probabilité d'obtenir des femelles augmente, et en dessous (resp. au dessus) la probabilité s'inverse.
Après la ponte, la grande majorité des espèces se désintéresse des œufs, et les petits sont autonomes à la naissance. Il existe cependant quelques espèces qui veillent sur les œufs (mais pas sur les petits), mais cela reste marginal.
Bon nombre d'espèces n'hésitent d'ailleurs pas à consommer les petits de leur propre espèce si l'occasion se présente.
La croissance des petits est très rapide. Après une courte période sans manger – en général jusqu'à la première mue qui a lieu la première semaine de vie – les petits se développent rapidement pour obtenir une taille quasiment adulte à l'issue de leur première année (même si les reptiles continuent à grandir tout au long de leur vie).
La maturité sexuelle se produit en général à cet âge là également.
Législation De nombreux geckos sont très inféodés à leur milieu d'origine, et sont de ce fait souvent menacés par la destruction de leur environnement (d'autant plus pour les espèces endémiques, qu'on ne trouve qu'à un seul endroit du globe).
C'est pourquoi nombre d'entre eux sont protégés au moins partiellement, et leur possession est soit interdite soit soumise à des restrictions (permis de possession, quotas d'exportations, individus nés en captivité uniquement…).
La convention de Washington, signée par de nombreux pays, a fixé voici quelques années la liste des espèces protégées, surveillées ou libres de commerce. L'Europe s'est également dotée d'une législation spécifique (Convention de Berne) inspirée de la précédente.
Il est à noter que certains pays (la France par exemple) assurent également une protection totale à la faune locale, en interdisant entre autres la possession, l'importation et l'exportation des espèces présentes sur leur territoire.
Quelques geckos connus Certains geckos sont répandus en terrariophilie et peuvent se trouver relativement facilement dans les commerces spécialisés :
le gecko tokay, gecko d'assez grande taille que l'on trouve principalement au sud de l'Asie ;
le gecko léopard, facile d'élevage et très reproduit en captivité, originaire du Moyen-Orient ;
le Rhacodactylus ciliatus, grand gecko originaire de Nouvelle-Calédonie ;
les gecko diurnes (genre nommé
Phelsuma), geckos très colorés provenant principalement de l'île de Madagascar ;
les
Uroplatus, geckos aux camouflages impressionnants, bien que plus difficiles à élever en captivité ;
la tarente, un gecko présent sur le sol français. C'est un nocturne très répandu dans le sud de la France et tout le pourtour méditerranéen.
Une autre espèce est à noter vu son mode de reproduction, le
Lepidodactylus lugubris : il n'en existe que des femelles, qui se reproduisent par parthénogenèse.
Note Attention à ne pas confondre le nom vernaculaire gecko désignant toute la famille des Gekkonidae et le genre Gekko, qui lui-même contient une espèce
Gekko gecko (le gecko tokay).
De même dans certaines langues le nom vernaculaire gecko s'écrit gekko, ce qui peut prêter à confusion.
Source: Pour la Science, n°343 mai 2006, p82-88